POINT FINAL
Vivace et tenace menace, tu m’agaces ! Jamais tu ne te lasses.
Partout tu nous guette, sans cesse tu quêtes, telle une bête.
Avec toi, pas d’enfantillage aucun marchandage. Impossible de lisser notre fuselage,
de s’évader au large, d’échapper à ta rage.
Ta découverte provoque en nous un immense choc, qui nous suffoque. On manque
d’oxygène, plus rien sur terre, n’est homogène : alors on cri, on te déni, on te vomi. Mais toi
tu ris, de nous tes brebis ; tu viens de nous accorder un sursis.
Souffle fatal des aujourd’hui : tu vas de pair avec la vie, que tu ôtes sans préavis,
de manière indéfinie au rythme, de ta funeste loterie. Antinomie de notre destiné, et
soufre de vie, à chaque instant tu rodes. À ton code, jamais tu ne déroges.
À quoi ça sert que l’on s’interroge ?... Tu nous tiens par la gorge.
Peu importe notre témérité, face à toi l’altruicide, de l’humanité.
Ton inéluctabilité est loin d’être manifeste, mais chaque jour, tu te manifestes !
En tous lieux tu sévi sans pitié, et châtie, sans rémission.
Ton assignation est une irréductible infection : une réelle défiguration
qui infecte notre raison, déchaine notre courroux, et nous plonge
dans la dénégation ; la résignation, et enfin la dépression.
Rien à faire ! Tu n’entends et n’attends pas, nos acceptations.
Prévaricatrice et actrice ultime du film de la vie, quand sonnera l’heure ou
tu arrêteras les battements de mon cœur, je m’en irais à contre cœur la peur au ventre.
Je quitterais ce monde sans répulsion vis-à-vis de ton action,
mais avec une profonde aversion à l’encontre de ton éternelle malédiction.
Bissek Michel Philippe
Paris, le 26/01/2014